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Les failles du système

Le système bancaire Américain a été largement critiqué à la suite de la crise financière mondiale, les analystes lui reprochent un libéralisme laxiste et dénoncent l’opacité des transactions effectuées par les plus grandes institutions financières Américaines. Mais les critiques ne se sont pas limitées au système bancaire, elles ont même été généralisées à tout le système capitaliste qui a été qualifié par plusieurs experts d’immoral. Ainsi, selon Jacques Tripon, responsable de la BFI de BNP Paribas dans la région du Golfe, le subprime a mis en évidence une absence de moralité et a démontré la nécessité de renforcer plus d’aspects moraux et éthiques. Mais le philosophe Français André Comte-Sponville trouve que « le capitalisme ne peut être moral, ni contre la morale. Il est tout simplement amoral ». En effet, l’économie de marché est, par principe, favorable au développement, à la concurrence et à la dérégulation.
D’autant plus que le système bancaire est soumis à des règles prudentielles strictes qui sont censés limiter la croissance de son bilan donc de ses activités, en particulier, celle de monteur et distributeur de crédits. Mais ces règles ont prouvé leurs inefficacités depuis quelques années. Ainsi, bien avant la crise actuelle, le géant Enron avait réussit à détourner le système de supervision de la FED (Salim Lamrani, « Enron et Libéralisme », 2009). Les mêmes manques de transparence ont contribué à la propagation rapide des effets de la crise actuelle. En effet, afin d’accroître la capacité de crédit du système bancaire, les organismes financiers ont eu largement recours à la titrisation. L’utilisation massive de cette technique fait justement partie des erreurs ayant été à l’origine de la crise selon le prix Nobel Joseph Stiglitz qui a présidé la commission d’experts de l’ONU relative à la crise hypothécaire. D’ailleurs, au travers des multiples produits créés via cette technique, les banques d’investissement, principalement américaines, ont pu développer dans les années 2000 un véritable modèle de distribution de crédits destinés directement à être revendus et titrisés, tout ceci transitant via des véhicules non régulés. La traçabilité de ces crédits devenait difficile et le risque global très complexe à évaluer. De plus, selon un rapport intitulé ‘La crise bancaire et la régulation financière de Monique Bourven & M. Yves Zehr, (2009), la crise résulterait d’un ensemble de comportements délibérés de la part des acteurs. Le rapport dénonce les excès d’une des activités financières, en particulier le transfert du risque du prêteur à des contreparties diversifiées. En somme, c’est la conjugaison du recours massif à la titrisation et la multitude des produits dérivés créés à ce propos partout dans le monde, qui ont conduit à une situation explosive, résultant du gonflement excessif des engagements hors bilan sur un nombre limité de contreparties. Plus largement, la commission Stiglitz souligne les responsabilités des différents protagonistes responsables de la crise. En plus des emprunteurs et des institutions financières qui ont négligé tous les signaux d’alerte, la commission pointe du doigt également les agences de notation. Ces dernières ont joué un rôle important de quasi-régulation financière puisqu’elles ont pour fonction d’évaluer les risques associés aux produits financiers, y compris les plus complexes.

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