Evolution du genre du nom en français
Asist. univ. CRINA HERŢEG
Univ. „1 Decembrie 1918”, Alba Iulia
Deux aspects
plus importants sont à retenir dans l`évolution de la catégorie du genre en
français: le changement des rapports entre le genre grammatical et le thème du
nom et la modification des formants qui traduisent sur le plan syntagmatique
l`opposition de genre dans la classe nominale. En vieux français la distinction
humain / non humain se manifestait aussi dans le choix du déterminant. Les noms
désignant des personnes ont un datif-génitif
``personnel`` exprimé par le régime non prépositionnel. Touts les noms
de la classe des non personnels sont exclus de cette position. Même parmi les
noms à référent personnel il y avait une hiérarchie, en ce sens que la
construction mentionnée se retrouvait
avec les noms de personnes uniques (Dieu, roi)
des noms qui désignent des titres de la hiérarchie féodale:
Al
cumand DEU del ciel
(Alexis, 53)
En français
moderne la distinction naturelle humain / non humain ne se conserve plus dans
le nom; elle est encore sensible dans le mécanisme de la pronominalisation. La
majorité des noms ont un genre établi par la tradition étymologique, en ce sens
qu`ils ont conservé le genre de l`étymon latin. Mais en latin il existait un
troisième genre, le neutre qui a disparu en français. C`est dans la zone des
continuateurs français des neutres latins que l`on enregistre les modifications
les plus profondes entre le thème lexical et le genre grammatical.
L`opposition
de genre masculin / féminin s`est obscurcie au cours de l`évolution historique
de la langue. Le genre s`est grammaticalisé dans la mesure ou les attaches avec
la réalité extralinguistique ont été
rompues. Le genre commande le comportement des substantifs dans la chaîne
syntagmatique et se manifeste dans les corrélations syntaxiques entre l`élément
nominal déterminant et l`élément déterminé.
Le déplacement
des rapports entre le genre et le thème du substantif est observable surtout
dans la classe des noms à référent non animé, bien que les autres substantifs
puissent aussi le connaître, ou que le genre n`est plus déterminé qu`en partie
par les relations avec l`opposition naturelle de sexe. Ainsi, le genre
antinaturel de noms tels que recrue, ordonnance s`explique par leur
valeur de collectifs, assimilées à des féminins. Les noms de ce type
tendent à revenir à une genre naturel
dans le français populaire.
Quant aux autres noms, il
semble que le passage au masculin soit dominant au cours de l`évolution
historique de la langue. Il est attesté surtout par l`intégration à la classe des masculins des
noms composés et des noms obtenus par changement de classe syntagmatique. La
modification des rapports mentionnés est régie soit par des facteurs qui
tiennent à la nature du formant, soit par des facteurs sémantiques (y compris l`influence du micro-système
lexical auquel appartient le nom), soit par des facteurs socioculturels tels
que l`effort conscient des lettrés de rétablir le genre latin (XVII-XVIII
siècles). Le genre des noms n`est pas constant. Au cours de l`histoire du
français un certain nombre de noms ont changé de genre: soit pour des raisons
de sens ou soit pour des raisons de phonétique. Il existe donc deux éléments
formantiels susceptibles d`amener la modification du rapport entre le thème et
le genre: la nature phonétique de la finale et la nature
phonétique de l`initiale.
Les noms terminés par -e (féminin, caduc, muet) étaient assimilés au féminin à
cause du nombre très important de noms de ce type. La tendance était renforcée
par la nature vocalique de l`initiale, parce que dans ce cas l`article avait
une forme syncrétique et ne pouvait plus servir à distinguer les deux genres.
Le flottement de genre est révélé surtout dans la classe des noms à référent
non animé: abîme, épigramme, épithète, épitaphe, équivoque, intrigue, hymne,
oeuvre, orgue, orthographe qui tendent à devenir des masculins aux
XVI-XVIIèmes siècles. La tendance est
assez forte pour se manifester aussi dans les noms à référent personnel : prophète et pape étaient en vertu de leur forme, du féminin en ancien français.
Tous les noms
qui présentent cette structure phonétique, initiale vocalique finale
consonantique, tendent à être assimilés à la classe des féminins. En français
populaire tendent à prendre le genre féminin d`une part les mots terminés par
une consonne, d`autre part les mots commençant par une voyelle, tendance
renforcée par la combinaison de ces deux caractères. Ainsi le français
populaire fait du féminin les noms âge, argent, ouvrage, légume, incendie.
Il y a des noms communs (anciennement masculins) commençant et se terminant par
une voyelle qui ont passé au genre féminin. Par exemple, le nom affaire était
masculin en ancien français tandis qu`en français moderne affaire est
féminin.
Le grand
affaire Molière
Beaucoup de
noms avaient en moyen français un genre différent de celui qu`ils ont en
français contemporain où ils hésitaient entre le féminin et le masculin. On
employait souvent au masculin les noms suivants:
aide (
Le meilleur aide que vous pourrez - Marg. De Navarre )
aise (
C=est une aise bien malheureux - Marg. De Navarre )
colère (
Son cholère - Garnier )
oeuvre (
Mon petit oeuvre - Ronsard )
Dans ces cas
il s`agit des masculins latins qui ont pris le genre féminin donc les mots en
or (dolor, splendor) et il y a aussi quelques mots isolés (sorex, finis).
Les noms
provenant des neutres latins ont constitué une zone d`incertitude, parce que
leur étymologie pouvait remonter soit à la forme du singulier assimilée au
masculin, soit à celle du féminin auquel cas ils étaient intégrés au féminin.
Pour ces noms l`opposition masculin / féminin est exploitée sémantiquement dans
le langage courant ou par leur conservation dans les langages spécialisés
(langage du métier).
Espace ( XIIe siècles spatium, le mot est féminin en
ancien français (<spatia) jusqu`à la fin du XVIéme siècle et il redevient
masculin d`aprés le singulier spatium. Le féminin est conservé dans
l`imprimerie, comme terme de typographie.
Exemple était féminin jusqu=au XVIéme siècle
(<exempla). Le nom est aujourd`hui masculin d`après le singulier exemplum.
Le féminin persiste jusqu`au XIXéme siècle avec un sens specialisé dans le
syntagme une exemple d`écriture; une exemple - Montaigne).
Amour dès l`époque romane amour au singulier tirait
le genre féminin. En français moderne ce mot a passé au genre masculin sous
l`influence du nom propre Amour sous lequel on désignait le dieu de la
mythologie païenne.
Amour
est fin - Marot
Cette
amour naturelle - Montaigne
On employait
souvent au féminin les noms suivants:
age (
L=age première - Ronsard )
doute
( Une seule doute - Marot )
guide
( ma guide - Ronsard )
Il faut
remarquer qu`a certaines époques il se`sont produites des hésitations dans la
distinction des genres ainsi dans le français littéraire du XVIème siècle où
l`affluence considérable de mots étrangers et la tendance à mettre autant que
possible les mots indigènes eux-mêmes en harmonie avec le latin ont occasionné
une grande confusion; ce fut aussi le cas aux XIIIème et XVIème siècle en
anglo-normand où l`influence anglaise détruisit chez les Français eux-mêmes le
sentiment ou l`entière connaissance d`une distinction dont en d`autres temps et
en d`autres lieux ou sentait très bien importance fondamentale. En suivant
l`évolution de la langue depuis ses origines on remarque de très nombreux
changements de genre. Ainsi on a essayé au XVIème siècle de rendre aux noms
féminin en -eur le genre masculin qu`ils avaient en latin: un erreur, un
ferveur, un odeur. Certains noms féminins terminés en -us ont changé
le genre par analogie, les noms d`arbres par exemple tel que pinus, alnus,
populus. Les noms d`arbres à l`instar d`arbor se présenteront en général au
genre masculin. Mais d`autre part il se présente pourtant aussi des féminins déterminées
les uns par analogie du genre latin et pourvus alors en partie d`une finale
féminine, les autres par des formations nouvelles. Tous les noms d`arbre qui
étaient féminins en latin sont masculins en français. On dit: le chêne, le
cèdre, la charme alors qu`on disait en latin: la chêne, la charme.
Au Moyen Age
beaucoup de mots étaient tantôt masculins tantôt féminins; les grammairiens
ayant fixé le genre, leur nombre a considérablement diminué mais il reste
encore des vestiges de cette situation jusqu`en français moderne. En 1530
Palsgrave dans Les clarcissement de la langue française donne comme de deux
genres les six mots suivantes: affaire, évangile, meurs, navire, val, gent.
Les causes de ces flottements sont généralement dues à une opposition entre le
genre traditionnel (le plus souvent étymologique) et une genre nouveau formé
durant la période du moyen français. L`usage moderne s`est constitué dans ses
grandes lignes au début du XVIIIème siècle. Au cours du XVIIème siècle en fait
de genre presque tous les flottements sont abolis. Bien nombreux pourtant sont
les noms qui différent à ce point de vue de leur emploi actuel.
Par exemple
amour était tantôt du masculin, tantôt du féminin. Dans L`Illusion Comique de
Corneille on relève quatre emplois au masculin et six au
féminin, mais dans la deuxième moitié du siècle le masculin tend à l`emporter
même au pluriel et Molière écrit: Ail est des amours
emportés aussi bien que des doucereux (critique de l`Ecole des Femmes,
scène VI). A la fin de la période s`établira la règle actuelle: le nom est
littérairement masculin au singulier et féminin au pluriel.
Foudre
est aussi de deux genres. Une spécialisation sémantique commence à se faire
sentir, mais elle disparaîtra avec le siècle: on voulait que foudre <<phénomène
météorologique>> fut du féminin mais on faisait le même mot au masculin
au figuré; un foudre de guerre, le foudre des dieux. Corneille avait écrit en
1636 dans Le Cid: A Ton couvert de lauriers craignez encor la foudre,
l`alexandrin est corrigé dans l`édition des Oeuvres 1660: Avec
tous vos laurieurs, craignez encor le foudre. Huit ans plus
tard nouveau revirement: foudre au sens d=arme des dieux redevient féminin dans
beaucoup d`autres endroits du même Corneille.
Le changement
de genre d`un nom peut s`expliquer par l`évolution sémantique que l`unité
lexicale subit au cours de l`évolution historique. En dehors de l`influence de
la réalité une équivalence synonymique peut entrer en jeu et provoquer le
changement de genre. Le genre des noms se pliait en français classique es
accords moins formels que ceux d` aujourd`hui parce que le sens y était le
facteur déterminant: personne, féminin pouvait être remplacé par un pronom
sujet masculin lorsqu`il s`agissait des hommes ou d`une multitude où entraient
les deux sexes. Molière avait donc raison d`écrire: pensez-vous que
ce soit une petite affaire (...) que d `entreprendre de faire rire des
personnes qui nous impriment le respect et ne rient que quand ils veulent?(L`Impromptu
de Versailles, Scène I). La langue a toujours eu la tendance à se mettre
d`accord entre le genre et le sens des mots. Seulement comme la tradition et
l`étymologie empêchaient souvent le genre nouveau de prévaloir, il arriva que
les mots hésitèrent entre le masculin et le féminin. Le nom gens en offre un
exemple curieux. Gens était au début féminin non seulement au singulier (la
gent), mais aussi au pluriel. Originairement gent signifie race, extraction ou
peuple, troupe. Puis il prend le sens de personne, homme, particulièrement au
pluriel Il mourut plusieurs gens de part et d`autre(Fauchet, Antiq,
Saul, V 10b). L`adjectif qui le précédait devait être féminin même lorsque
<<ces gens -là>> étaient des gommes.
Pourquoi aller
offenser (...) Les cocus qui sont les meilleures gens du monde ?(Molière,
L`Impromptu de Versailles, scène V). Gens tend à devenir masculin mais l`usage
syntaxique s`y oppose. Il en résulté que ni l`un ni l`autre genre ne l`a
emporté: gens aujourd`hui est tour à tour du masculin est du féminin. Donc la
tendance de la langue à considérer gens comme un équivalent de hommes entraîne
la modification du genre. Le mot est aujourd`hui du masculin dans tous les cas
sauf ceux où il constitue avec le déterminant anteposé, ayant une forme marquée
en genre une unité assez forte (automatisée en quelque sorte) pour conserver le
genre individuel. Les adjectifs qui le précèdent se mettent au féminin si
l`adjectif qui le précède immédiatement n`a pas une seule forme pour les deux
genres: Quelles bonnes gens, Ces gens sont vieux
Dans certains
autres cas l`emploi abstrait, indéfini d`un nom attire automatiquement le genre
masculin. Par exemple rien est féminin en ancien et moyen français, jusqu`au
XVIème siècle. On voit pourtant apparaître le masculin dès la fin du XV-ème siècle. Ce changement s`opère d`abord dans
les phrases négatives et s`étend ensuite à tous les emplois du mot. Un autre
exemple est représenté par le nom chose. Chose est devenu masculin dans
les contextes où il apparaît comme substitut indéfini:quelque chose, autre
chose. Ce changement est relativement récent, au début du XVIIème siècle, chose
était encore du féminin. Dans les modification des rapports le thème
substantival et le genre grammatical l`influence du micro-système lexical est
aussi à prendre en considération . Le français limite le masculin XVIème
siècle, le féminin depuis le XVIIème siècle emprunte son genre à frontière. A
l`inverse de l`ancien, le français moderne par analogie avec le midi dit aussi
le minuit. Il en résulte que minuit est devenu masculin par un rapprochement
tour indiqué avec midi. Environ la minuit
(Rabelais).
Ces
changements de genre sont dus à une analogie psychologique. De même des
expressions comme: la mi-carême, la mi-janvier sont au féminin parce qu`elles
sont formée sur des fête comme la Saint-Jean (proprement: la fête de
Saint-Jean) ou le mot fête entraîne le féminin. Au même groupe de faits se
rattachent encore le français moderne dimanche et les désignations des moments
du jour et des saisons de l`année. Le français automne est dans une situation
particulière. Lorsqu`on adopte ce mot son genre paraît avoir été déterminé
d`abord par sa finale, c`est-à-dire que automne devient féminin et c`est ainsi
que la grammaire actuelle exige le masculin. Pour l`Académie le nom automne est
masculin. En fait, s`il se prend encore comme féminin ce n`est qu`assez l`usage
ordinaire s`est prononcé pour le masculin. L`influence concomitante des noms
hiver, printemps fur dire aussi Les beaux automnes (R. Rolland, Jean Christophe) ou Un
chaud automne (Colette, Paris de ma fenêtre). A travers le temps il
y avait plusieurs essais de changer le genre des noms. On a remarqué que
certains noms avaient sous l`influence des grammairiens, repris leur genre
étymologique, soit pour les garder définitivement soit pour les reprendre de
nouveau. C`est en particulier au XVIème et au XVIIème siècle que cette action
troublante s`est manifestée. Au XVIème siècle les humanistes ont essayé de
donner à certains noms français le genre qu`ils possédaient en latin et en
grec. On disait par exemple: un humeur, un horreur, un épithète, un épigramme
mais une art, une arbre. Honneur, labeur en ont gardé le genre masculin et amour
doit à ces grammairiens les règles bizarres qui régissent ce mot et veulent
qu`il soit masculin au singulier et féminin au pluriel. Il y a un certain
nombre de mots qui ont changé de genre sans raison appréciable ou comme: sort,
diocèse, étaient autrefois féminins. Une multitude de noms aujourd`hui
ramenés à leur genre étymologique avaient autrefois subi une telle influence.
Parmi les noms qui ont changé de genre sous l`influence des savants on peut
citer: orage, échange, ouvrage. On disait: une échange, une exercice,
une intervalle, une orage, une ouvrage, une rhume; de même une prophète,
une pape malgré le caractère nécessairement masculin du Saint-Pierre. Ces
changements produisent des hésitations, dans la distinction des genres.
Lorsque
l`article qui précède le nom s`efface par élision, le genre du nom devient
impossible à deviner: delà le long flottement du XV-ème et du XV-ème siècle en
ce qui concerne le genre de certains
noms à initiale vocalique, d`origine savante comme: office,
épigramme, épisode ou d`origine populaire comme huile.
On pourrait
conclure par montrer que la distinction des genres n`a plus de raison d`être et
ne subsiste que par la force de la tradition, mais cette tradition a été
souvent altérée: nombre de depuis l`époque latine ont changé de genre. Deux
facteurs ont agi: l`un formel (influencé de la terminaison) et l`autre
sémantique.
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