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Sortie de la crise


Dés l’éclatement de la crise, plusieurs économistes avaient prédit que la sortie ne serait pas si facile. Ainsi, le thème de la sortie de crise à été très discuté, et les avis des analystes ont varié selon d’ un côté ou de l’autre de l’atlantique. Les actions ont également été différentes selon la période de propagation de la crise. A cet effet, plusieurs économistes ont très tôt appelé les organismes Américains à adopter une régulation à l’européenne comme a notamment préconisé Georges Hübner, professeur à HEC. Il souligne dans son rapport  « Quel capitalisme pour demain ? L’innovation et la finance » que les initiatives visant à exercer un meilleur contrôle sur le secteur financier doivent avant tout résulter dans des mesures adéquates et que les actions des différents autorités bancaires doivent être coordonnées.



C’est justement en pompiers monétaires, que les banques centrales américaine (FED) et européenne (BCE) ont décidé à plusieurs reprises d'injecter des liquidités dans le circuit monétaire afin de permettre aux banques impactées de se renflouer, et ainsi envoyer le signal de confiance aux opérateurs qu'elles sont prêtes à agir avant que les risques ne se matérialisent. Mais malgré les interventions coordonnées des différentes banques centrales, plusieurs économistes ont prévenu que la solution ne sera pas sans conséquence pour l'économie mondiale. Pour l’économiste Français 2, le modèle capitaliste actuel est autogéré et la crise actuelle fait seulement partie d’un cycle périodique qui se résoudra par lui-même sans intervention de l’état. D’ailleurs le fait que la monnaie injectée par les banques centrales n'existe pas concrètement, favorise l'augmentation des prix, l'inflation. De plus selon l’économiste canadien Bernard Elie, le risque encouru, sur le moyen terme, était un resserrement de la politique du crédit.

Le professeur d’économie à l’Université de Paris Dauphine IX, Pascal Salin, a été du même avis et dans son livre « Revenir au capitalisme pour éviter les crises » (Mars 2010), il affirme que l’intervention des autorités monétaires n’a fait qu’amplifier la crise. Selon lui, cela ne se serait pas produit si les taux d’intérêts avaient été librement fixés sur les marchés financiers sans intervention arbitraire des autorités monétaires. Selon lui, la réglementation empêche la régulation, et la déréglementation est le meilleur moyen de rendre possible l'autorégulation. A partir du moment où l'Etat intervient, on est dans le domaine de l'immoralité, parce qu'on est dans le domaine de la contrainte qui permet de porter atteinte aux droits légitimes d'autrui.

De ce fait, l’aspect moral et éthique a commencé à prendre place dans les différents débats. Plusieurs économistes ont affirmé que l'interventionnisme étatique est immoral puisqu’en sauvant les établissements les plus mal gérés de la faillite, on enracine l'idée que l'irresponsabilité n'est pas grave et que l'Etat et les contribuables seront là pour éviter la sanction de la faillite aux banques privées mal gérées.

C’est pour cela que Georges Hübner préconise dans son rapport de viser, en premier lieu, à ce que les produits et services fournis fassent l’objet d’une meilleure compréhension par les parties concernées. Il juge qu’une meilleure compréhension irait de paire avec une responsabilisation accrue. Hübner précise également que des techniques telles que la titrisation doivent être analysées. Le compromis entre la contribution qu’elles apportent aux objectifs de transformation d’échéance et d’allocation efficace des risques entre les acteurs, et les dangers qu’elles occasionnent en cas de manque de maîtrise des risques qu’elles induisent. Dans le même sens, Bernard Elie affirme dans son livre « L’origine de la crise » (Février 2009), que s’il n’est pas possible de moraliser les banques de force, au moins les autorités politiques et prudentielles peuvent jouer de tout leur poids pour recentrer leurs activités sur le thème de l’intermédiation financière et de la facilitation des investissements de développement sur le long terme. Les gouvernements peuvent également devenir des actionnaires de référence dans de nombreuses institutions. A ce titre il leur est demandé de jouer un rôle activiste afin de permettre, sans déroger à leur responsabilité fiduciaire vis-à-vis des autres actionnaires, aux banques de fournir des impulsions particulières dans des projets orientés sur le long terme. De même, Joseph Stigliz retient qu’une des grandes leçons de la crise financière est que l’Etat a un rôle crucial à jouer dans le développement économique, à la fois dans la prévention des crises  et dans la mise en œuvre de mesures idoines permettant d’éviter de les amplifier et de les transformer en dépression.

Et c’est toujours dans le sens de la moralisation du système bancaire que des observateurs ont noté la résilience particulièrement forte qu’ont démontré quelques systèmes, dits « éthiques », à la crise financière. Ce fut particulièrement le cas de la finance islamique. En effet, grâce à une véritable traçabilité de ses transactions et du fait de son appartenance au compartiment des finances prônant des valeurs morales et éthiques. Elle a su jongler entre risque de spéculation et risque systémique en jouant la carte de la sécurité. D’ailleurs, Jamie Bowden, ambassadeur britannique de Bahreïn, trouve que la finance islamique présente une alternative intéressante pour les entreprises et que les britanniques doivent continuer d’intégrer cette finance afin de devenir un partenaire de choix pour les investisseurs. Selon lui, la finance islamique est un outil d’avenir. Cette même idée a été reprise dans plusieurs ouvrages économiques récents dont le livre intitulé «La finance islamique, une solution à la crise »  coécrit par Olivier Pastré  et Elies Jouiny, où ils affirment que la Finance islamique pourrait être un système qui éviterait une nouvelle crise des subprimes.

Du coup, la finance islamique commence à s’imposer comme une alternative crédible au système actuel et qui permettrait de présenter une protection contre les dérives constatées avant et pendant la crise grâce à ses valeurs morales et son sens de l’éthique. Ainsi, le journaliste économiste Beaufils Vincent, directeur de la rédaction du magazine Challenges, affirme qu’ « … au moment où nous traversons une crise financière qui balaie tous les indices de croissance sur son passage, c'est plutôt le Coran qu'il faut relire que les textes pontificaux. Car si nos banquiers, avides de rentabilité sur fonds propres, avaient respecté un tant soit peu la Sharia, nous n'en serions pas là. ». Ainsi, selon ce journaliste le principe Islamique qui stipule que l'argent ne doit pas produire de l'argent, pourrait se traduire par le fait que tout crédit doit avoir en face un actif bien identifié, et les produits toxiques qui contribuaient largement à cette crise tels que les ABS et CDO seraient interdits dans un système Islamique à partir du moment où leur complexité dépasserait les systèmes de contrôle mis en place.

 

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